
08/07/2025
Le Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM) fait
part de sa très vive inquiétude quant aux annonces britanniques relatives à la mise en œuvre
de nouvelles aires marines protégées (AMP), rendues publiques à l’occasion de la
Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) en juin dernier.
Ces AMP, au nombre de 42 et représentant plus de 30 000 km² dans les eaux sous souveraineté britannique (y compris la Zone Économique Exclusive), incluraient pour 36 d’entre elles une interdiction totale du chalutage de fond et de l’usage d’engins mobiles de fond comme les dragues, selon les mesures proposées par le Marine Management Organisation (MMO).
Ce type de restriction aurait des conséquences économiques et sociales majeures pour les flottilles françaises, dont plus d’une centaine de navires sont concernés, parmi lesquels beaucoup sont issus d’armements bretons.
Une demande de report
Le CNPMEM déplore fortement le délai extrêmement court de consultation publique imposé
par le gouvernement britannique, qui s’achèverait le 1er septembre 2025. En l’état, ce calendrier ne permet ni une analyse scientifique approfondie, ni une concertation sérieuse avec les professionnels de la pêche. Une telle démarche ne saurait être qualifiée de consultation digne de ce nom.
Dans un courrier adressé le 8 juillet 2025 au Premier ministre britannique, M. Keir Starmer, le
président du CNPMEM, Olivier Le Nézet, a officiellement demandé un report de la clôture de
la consultation au 1er novembre 2025, afin de garantir une réelle participation des parties
prenantes concernées.
Pour une concertation équilibrée
Cette initiative intervient alors que le Président de la République française effectue
actuellement une visite présidentielle de trois jours au Royaume-Uni. Le CNPMEM espère que
la question des AMP et de leurs impacts sur les relations de pêche franco-britanniques
pourra être abordée dans le cadre des échanges bilatéraux.
Tout comme leurs collègues exerçant dans les eaux britanniques, les pêcheurs bretons expriment une profonde inquiétude face aux conséquences potentielles d’un report d’effort de pêche, qui pourrait affecter d’autres zones et générer des tensions dans des écosystèmes déjà fragilisés. Ils demandent à ce que les mesures environnementales s’appuient sur des données scientifiques solides et sur une concertation équilibrée, respectueuse des enjeux économiques, sociaux, territoriaux et environnementaux.
Olivier Le Nézet, président du CNPMEM :
« Nous ne remettons pas en cause l’objectif de protection des milieux marins, mais nous refusons des décisions unilatérales, invariables, déconnectées des réalités du terrain. Ce projet d’interdiction généralisée du chalutage dans 36 zones est d’une brutalité inédite. Les pêcheurs français sont en droit d’attendre une véritable concertation, pas une consultation bâclée en plein été. Nous appelons l’Etat français à porter fermement ce sujet dans le dialogue bilatéral avec le Royaume-Uni. »
Lire la note du CNPMEM :