Les principales algues récoltées en Bretagne

Si elles peuvent être très différentes d’un point de vue génétique et morphologique, les différentes espèces de macro-algues marines partagent néanmoins des similitudes, dont l’absence de système racinaire. On peut également définir :

• Le crampon : massif chez les laminaires, très discret chez la laitue de mer, le crampon permet à l’algue de se fixer au substrat rocheux. Contrairement aux racines des plantes, il ne participe pas à l’absorption de nutriments.
• Le stipe : il correspond à la tige et porte les lames. Certaines algues, comme la laitue de mer, sont dépourvues de stipe.
• La Lame (ou fronde) : équivalent des feuilles des plantes, toutes les algues marines en possèdent. Ce sont grâce à ces dernières que les algues absorbent leurs nutriments. Les lames peuvent être longues de plusieurs mètres, comme chez les laminaires, ou composer un ensemble ressemblant à une salade (laitue de mer, dulse, etc.).
• Le thalle : désigne l’ensemble du « corps » de l’algue.

Elles sont reconnaissables à leurs longues lames pouvant faire plusieurs mètres. Deux espèces dominent les côtes bretonnes :

– Laminaria digitata au stipe lisse et flexible (photo ci-contre)

– Laminaria hyperborea au stipe rugueux, rigide et long, souvent couvert d’autres algues (algues épiphytes)

Ce sont des algues d’eau froide et la Bretagne constitue leur limite sud de répartition géographique. Leur habitat est infralittoral (c’est-à-dire toujours recouvert d’eau, même à marée basse) mais il est possible d’observer quelques individus émergés lors des basses mers de grands coefficients. D’importants échouages de laminaires ont lieu sur les plages lors des périodes de tempêtes hivernales.

Dénommé scientifiquement Saccharina latissima, le kombu royal (ou laminaire sucrée) est une algue brune apparentée aux laminaires. Ses lames, longues et très larges, ont des bords dentelés et une surface gaufrée.

Cette algue qui a la particularité d’être riche en saccharose est très utilisée par la cuisine japonaise pour ses qualités d’exhausteur de goût. C’est l’une des algues les plus cultivées en Bretagne.

Fucus est un genre comprenant de très nombreuses espèces d’algues brunes. En Bretagne, le terme Fucales désigne les deux espèces les plus récoltées : Fucus vesiculosus et Fucus serratus. Ces algues de taille moyenne, dont la couleur varie du jaunâtre foncé au brun noir, ont un aspect feuillu. Leurs lames plates et ramifiées sont traversées par une nervure médiane.

Principal représentant des algues vertes, le genre Ulva regroupe de très nombreuses espèces d’algues vertes, caractérisées par des lames très touffues et une quasi-absence de stipe. La plus connue est la laitue de mer, reconnaissable à sa forme de salade (photo ci-contre).

Malgré leur réputation, les algues vertes sont très utiles (et très utilisées). Récoltées fraîches ou cultivées, les ulves sont parmi les plus employées en alimentation humaine. Elles sont également utilisées en cosmétique. Les ulves incluent également les entéromorphes, des algues vertes filamenteuses ressemblant à des cheveux.

Appelée scientifiquement Palmaria palmata, la dulse est de couleur rouge bordeaux aux lames évoquant la paume d’une main. Elle est particulièrement utilisée dans l’alimentation humaine, notamment pour sa concentration en protéine. Grâce aux nombreux principes actifs qu’elle contient, elle est également très prisée en cosmétique.

Le Chondrus crispus (ou pioka, petit goémon, goémon blanc, etc.) est une petite algue rouge prenant la forme de touffes frisées. Il est souvent récolté indistinctement avec le Mastocarpus stellatus, très proche morphologiquement. Ils sont source de carraghénanes, ces gélifiants (E407) utilisés en agroalimentaire et cosmétique. Le type de carraghénane que contient le chondrus varie selon son cycle de reproduction. Cela explique que cette algue développe des reflets bleu irisé, visibles sous l’eau, lorsque de sa phase gamétophytique (celle qui produit les spores).