Les aires marines protégées : Pour une approche pragmatique et concertée

Les comités des pêches bretons réaffirment leur attachement à un modèle de gestion des Aires Marines Protégées (AMP) qui cultive un dialogue raisonnable et constructif entre toutes les parties prenantes : les services de l’Etat, les scientifiques, les associations et les pêcheurs.

50%, c’est la proportion des eaux territoriales bretonnes qui sont aujourd’hui inscrites au sein du réseau des AMP. La gestion de ces AMP s’appuie en France sur des objectifs de conservation collectivement admis, ainsi que sur des mesures adaptées aux particularités écologiques de chaque secteur. Pour rappel, la stratégie nationale vise sous la conduite de l’Office français de la biodiversité (OFB), à protéger 30% des eaux maritimes, dont 10% sous statut renforcé, à l’horizon 2030.

Plans de gestion

En Bretagne comme partout en France, les AMP sont bien exploitées par les pêcheurs, mais dans un cadre de gestion rigoureux et actif, en concertation avec toutes les parties prenantes, à commencer par les services de l’Etat.

Sur la douzaine d’AMP référencées, les Comités des pêches bretons sont fortement mobilisés pour mener à bien des plans de gestion qui définissent les objectifs de protection et les mesures éventuelles pour les atteindre. Ils participent aussi à l’évaluation des impacts des différents métiers sur les habitats et les espèces, à travers notamment l’instruction des analyses de risques pêche (ARP). Ils sont parfois amenés à adapter les pratiques aux secteurs les plus sensibles, comme les herbiers (zostères) et autre, milieux biogéniques, de type maërl.

Démarche collective

Aussi, demander l’exclusion indiscriminée d’un métier plutôt qu’un autre dans les AMP revient à méconnaître fondamentalement les spécificités propres aux habitats et aux espèces de chaque secteur. Tout d’abord, une telle mesure ne résout en rien la dégradation chronique de l’état du milieu marin : réchauffement, acidification, espèces invasives, pollutions diverses : microplastiques, pesticides, métaux lourds, PCB, Pfas, etc.

D’autre part, recourir à ce type de mesure ramène à déporter la pression et l’intensité des pêches dans des conditions non maîtrisées, d’un point de vue écologique, mais aussi socio-économique. Une telle solution ne ferait aussi qu’accentuer la dépendance de nos territoires à des produits d’importation.

Le parc naturel marin d’Iroise : un espace de gestion exemplaire

Dans le réseau des AMP françaises, le Parc naturel marin d’Iroise (PNMI) est un modèle pionnier créé en 2007. Rattaché en 2019 à l’Office français de la biodiversité, il couvre une surface d’environ 3 500 km2 sur laquelle 3 objectifs sont visés :

  • La connaissance du milieu marin
  • La protection de ce milieu et des espèces qu’il abrite
  • La contribution au développement durable des activités maritimes

Sur le plan de gestion qui s’est étalé de 2010 à 2025, plusieurs avancées significatives ont été obtenues.

Pour aller plus loin, lire notre dossier de presse :